• La lutte de Ford

    La lutte de Ford

     

    Rivière Dee - Ardee

        La malédiction de Macha était venue sur les hommes de l'Ulster. En ce temps de grands besoins, ils gisaient sans défense sur le dos, criant et se tordant dans les douleurs de l'enfantement que la déesse guerrière avait prophétisé. Un seul homme était libre de ce sortilège; C'était Cù Chullain, le guérirer connu sous le nom du Chien d'Ulster, qui, bien qu'il n'eut que dix-sept ans, était déjà le plus grand combattant que les terres d'Irlande n'avaient encore jamais connu. Les armées de Maeve de Connacht allaient de l'avant, avec l'intention de saisir le Taureau Brun de Cooley de Conchobhar Mac Neasa d'Ulster, de sorte que la reine du troupeau soit aussi grande que son mari, Ailill. Elle envoya des centaines d'hommes contre le héro Cù Chulainn et il tua tous, aussi facilement qu'un taureau donne des coups de queue aux mouches une chaude journée d'été. Puis, peu disposée à perdre tant de gens de bien, elle choisi de grands champions pour rencontrer le défenseur de l'Ulster en combat singulier, où il avait son armée à distance au gué de la rivière Dee. Cependant, tous les jours son champion se faisait tuer, et Cù Chulainn lança des insultes de son côté de la rivière où il campait avec son cocher et un petit groupe de disciples.

    Queen Meave

        Maeve consulta ses conseillers, et ils parlèrent tous d'une même voix: le seul champion capable de vaincre Cù Chulainn était Ferdia, qui l'avait formé comme guerrier, à l'école de la reine Scàthch à Alba. Toutefois, lorsque Maeve appela Ferdia à elle, il refusa tout net de se battre contre Cù Chulainn, car non seulement il était son frère d'arme, mais ils furent élevés par la même nourrice, ils partagèrent pendant longtemps leur secrets et leurs rêves de gloire, mais aussi parce qu'il aimait le champion de l'amour de ceux qui ont souffert et combattu ensemble, avec un lien plus fort que celui du sang. Ferdia se rappela leur camaraderie tant ils ont couru dans les bois sauvages dans la gloire d'une jeune liberté, avant qu'ils respectent le code du guerrier, il se souvint des simulacres de batailles qui se terminaient toujours dans les rires, et bien que Meave lui promit or et  pierres précieuses et son propre corps mûre, il secoua la tête. En désespoir de cause, Meave organisa une grande fête. Des vaches entières ont été grillées, les beaux sangliers et les plus succulents cerfs. Il y eu de la bière et du vin, et la spécialité de Meave, de l'hydromel, doux et lourd comme le miel à partir duquel il fut fait. Meave ne cessa pas de remplir le verre de Ferdia avec de bonnes choses et lui tourna la tête avec louange, et dit enfin:
    - Vous ne devriez pas vous inquiéter sur les scrupules de votre ami, Ferdia. J'ai entendu dire qu'il vous raillait, en disant qu'il ne s'inquièterait pas de vous transformer en brochette ainsi que le reste des champions, et cela sans aucun effort.
    Ferdia, embrouillé par la boisson et la flaterie, s'écria:
    - Alors je vais changer d'avis et me battre contre lui.
    Alors Maeve sourit froidement, et, en lui promettant une grande broche et le corps de sa fille, Fionnabhair, elle le laissa cuver sa gueule de bois et se rappeler sa promesse à la froide lumière du matin.
        Après que toute la cour s'était retirée pour dormir, Fergus Mac Róich se coucha, et se tournait et se retournait dans son lit. Fergus avait rejoint le camp de Connacht en raison de la trahison de Conchobhar Mac Neasa contre le Fils de Usna, mais il aimait Cù Chulainn comme un fils.  Finalement, il se leva et sortit du camp. Il traversa l'autre coté de la rivière pour avertir l'arrivé de Ferdia contre lui. Cù Chulainn regretta amèrement le fait qu'il devait se battre contre ses amis, mais Fergus dit:
    - Ne laissez pas votre affection vous aveugler. Ferdia sera,  le plus difficile de vos ennemis à vaincre, car il a une grande peau en écailles qui le protège comme un bouclier de toutes les armes.
    - Mais n'ai-je pas le Gáe Bloga, fit Cù Chulainn fièrement. Une grande lance qui pénètre dans la chair d'un homme et se divise en trente pointes, perçant des trous partout à l'intérieur du corps? Qui peut battre ça?

    Gáe Bloga

          Et Cù Chulainn parti cette nuit là, festoyer et dormir avec sa femme, Emer, dans son fort à Dún Dealgen, de sorte que nul ne dise qu'il avait peur du combat du lendemain.
       Sous les rayons roses et or de l'aube, les champions s'affrontèrent à travers la brume sur le fleuve. Ils étaient vêtus de leurs plus belles armures, la médaille de bronze et d'or et d'argent scintillait au soleil; leurs chevaux aux poils lustrés hennirent en signe de bienvenue quand il se virent l'un l'autre et leurs cochers appelés à se saluer sur l'eau. Lorsque Ferdia, grand et brun, vit le visage de Cù Chulainn, il s'inclina, tandis que Cù Chulainn, petit et large et sombre, abaissa son arc.
    - Salutations à vous, Ferdia, fit le Chien.
    - Et salutations à vous, Chien d'Ulster, dit Ferdia.
    - Comment nous battons nous, aujourd'hui?
    - Prenons les lances et les flèches, déclara Ferdia.
    Alors il se battèrent, chacun aussi compétent que l'autre. Dans un premier temps, cela leur semblait presque comme un jeu au camp d'entraînement de Scáthach. Ils mesurèrent leurs compétences, chacun connaissant les ruses et les feintes de l'autre. Toutefois, comme la bataille devint plus sérieuse, ils ont commencé à se crier des injures. Ils déterrèrent tous les anciens, les noms blessants du passé...
    - Tu était mon petit servant, Cù, murmurra Ferdia en lui serrant le coup comme un étau. Celui qui faisait mon lit, mon ombre, celui qui me copiait quand je m'entraînais, mais qui souvent n'était pas en mesure d'en faire autant.
    - C'était, et ce l'est encore maintenant, seulement dû au fait que vous êtes plus âgé, dit il furieux en s'arrachant de son emprise et en le forçant à le mettre à genoux dans le lit du fleuve. Maintenant, je suis le plus fort, et vous avez perdu beaucoup de vos compétences et la moitié de votre force en buvant de l'hydromel et en couchant avec des traînées, comme Fionnabhair. Est-ce que Meave vous l'a promise? Bien sûr, cette chienne est promise à tous les chiens dans le camp...
    - Vraiment? Eh bien, il n'y aura pas beaucoup de femmes qui voudront dormir avec vous, après que j'en aurai fini avec vous.

    Cù Chalenn

         Mais quand Ferdia fut blessé, il attrapa et déchira le bras du Chien, et au moment où le soleil se couchait, les deux champions étaient en sang et exténués. Quand ils se séparèrent cette nuit-là, ils s'embrassèrent tendrement, et Cù Chulainn envoya des soins de l'autre cotés de la rivière pour son ami, tendis que Ferdia envoya la meilleur nourriture du camp Connacht à Cù Chulainn. Leurs chevaux partagèrent le même paddock et leurs cochers s'assirent ensemble devant le même feu de camp. Le lendemain matin, les deux champions se levèrent et se saluèrent de chaque coté de la rive. Ce jour là, Ferdia laissa à Cù Chulainn le choix des armes, et ils se bâtèrent avec des javelots et des lances. Et cette nuit-là aussi, Ferdia envoya de la nourriture à Cù Chulainn, et les guérisseurs de ce dernier allaient de l'un à l'autre pour chanter des incantations, car leurs blessures étaient si graves que ni les onguents, ni les médicaments ne pouvaient plus les guérir.
        Le troisième jour, ils se bâtèrent avec des épées, avec une telle férocité que le courant de la rivière en fut dévié, et ceux qui regardaient des deux cotés de la rive étaient couverts du sang des champions qui jaillissait de leurs veines. La plupart des observateurs fuirent dans la terreur, et ceux qui restèrent ne virent guère qu'un nuage de poussière et de sang tourbillonnant, et des flammes vives lorsque les épées se frappèrent l'une contre l'autre.
        Ce soir-là, les deux hommes ne s'embrassèrent pas, mais s'en retournèrent dès que le soleil se coucha, et se frayèrent un chemin avec lassitude jusqu'à leur camp. Il n'y eut pas de partage de la nourriture ou des médicaments, et les chevaux et les chars restèrent de chaque coté de la rivière. Dans le matin gris, les guerriers ne se saluèrent pas avant les prouesses d'armes. Puis ils se rapprochèrent de plus en plus, jusqu'à finir au corps-à-corps, et seulement les cochers eurent le courage de rester à regarder la chair et le sang gicler. Ils se bâtèrent dans un silence absolu.
        Alors que la soirée arriva, ils se bâtèrent de plus en plus furieusement, de sorte que leur grands boucliers en bronze éclatent et s'écrasèrent ensemble. Avant que Leag, le cocher de Cù Chulainn, ne puisse porter secours, Ferdia planta son épée dans la poitrine de Cù Chulainn, le souleva en l'air sur sa pointe et le jeta vers la rive nord du fleuve, en criant:
    - Rentrez chez vous, Chien!
    Leag, craignant que Cù Chulainn soit vaincu, cria:
    - Regardez-vous Cù il vous a jeté comme une mère jette son bébé!
    Puis la fureur de la bataille ranima Cù Chulainn. Il demanda à Leag de lui apporter le Gáe Bolga, et le fit tournoyer tel de guerre tournant autour de lui comme des corneilles. En quelques secondes, la grande lance avait plongé dans la poitrine de Ferdia et le perça. Cù Chulainn tomba à l'eau en criant à l'agonie.

     

    Statue de Cù Chullain tenant Ferdia - Ardee

    Un instant plus tard, Cù Chulainn, la rage de la bataille passée, était tombé à côté de son ami et le souleva dans ses bras en regardant la vie s'estomper de son visage. Le cocher de Ferdia s'avança pour prendre le corps, mais Cù Chulainn le traîna, rampant lui-même et grièvement blessé, sur le coté de la rivière de l'Ulster. Le cocher appela, sa voix brisée de douleur et de honte:
    - Est-ce ses armes et ses armures que vous voulez? Prenez-les donc, mais laissez-nous le corps de sorte qu'il ne sera pas bafoué et humilié par l'armée de l'Ulster.
    Cù Chulainn le regarda d'où il gisait sur le sol, le visage tordu de rage et de douleur:
    - Éloignez-vous de cette rivière avant que je ne vous tue aussi. Ferdia sera enterré avec les honneurs d'un prince et d'un grand guerrier j'amènerai le corps moi même pour la cérémonie. Ce n'est pas pour le butin de guerre que je l'ai pris, mais parce que j'ai besoin de tenir sa tête dans mes bras une dernière fois, et lui dire une dernière fois combien il était cher pour moi. Personne n'a put avoir un ami ou un compagnon plus fidèle et courageux. Maintenant que je l'ai tué, c'est moi qui ai perdu une partie de moi-même. Je pensais à la guerre comme une chose honorable, pas à cette pagaille provoquée par les caprices et la cupidité des grands, en tournant des amis l'un contre l'autre. J'ai l'impression maintenant que toutes les batailles où j'ai combattu n'étaient rien, et n'étaient qu'un jeu d'enfant, comparé à celle-ci, où je me suis battu avec mon Ferdia, mon frère bien-aimé. 

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  • Commentaires

    1
    Elodie
    Dimanche 31 Mai 2015 à 11:20

    J'adore moi aussi l'Irlande  ! Et ton blog est très bien fait.

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