• La justice refuse à l'ex-homme le plus riche d'Irlande une faillite avantageuse

    Sean Quinn fut un temps l'homme le plus riche d'Irlande : à la veille de l'éclatement de la bulle immobilière irlandaise, en 2008, cet investisseur disposait d'une fortune estimée à 4,7 milliards d'euros.

    Aujourd'hui ruiné par la chute de l'Anglo Irish Bank (lien vers notre édition abonnés), "Quinn le puissant" s'est vu refuser, mardi 10 janvier, par le tribunal de Belfast, le droit de se déclarer en faillite en Ulster, comme il le souhaitait afin d'accélérer son éventuel retour aux affaires. La législation est en effet plus favorable dans la province britannique qu'en République d'Irlande, où M. Quinn, 65 ans, pourrait devoir patentier douze ans avant de commencer à se refaire, au lieu d'un an.

    Le tribunal a estimé que M. Quinn ne pouvait prétendre que l'épicentre de ses affaires se trouvait dans la province britannique, comme il le soutenait, et a annulé sa déclaration de faillite déposée en novembre 2011 – il déclarait alors disposer d'à peine 60 000 euros d'avoirs. L'Irish Bank Resolution Corporation, le nouveau nom de l'Anglo-Irish Bank, qui lui réclame 2,8 milliards d'euros, s'était pourvue en justice.

    "CE QUI S'EST PASSÉ ICI EST UNE PARODIE"

    "Que je sois en faillite en Irlande ou en Ulster n'a aucune importance, a commenté M. Quinn à sa sortie du tribunal. Tout ce que ces gens [la banque, NDLR] veulent, c'est détourner l'attention. Ce qui s'est passé ici est une parodie."

    La "parodie" de l'Anglo-Irish Bank, jadis la troisième banque irlandaise, a coûté à l'Etat irlandais 34 milliards d'euros en 2008 : cette injection de liquidités avait évité la faillite à la banque, mais pas la nationalisation, en 2009. Dans le même temps, Sean Quinn avait perdu l'essentiel de sa fortune, après avoir acquis progressivement 28 % des parts de l'institution.

    M. Quinn avait énergiquement constitué son capital depuis 1973, à partir d'une petite entreprise familiale d'exploitation de carrières du comté de Fermanagh, en Irlande du Nord. A coups de diversifications, il  en avait fait un géant dans les secteurs de l'assurance et de l'immobilier. Au plus fort de  sa richesse, alors que son groupe employait plus de cinq mille cinq cents salariés en Ulster et en République d'Irlande, il sillonnait l'Europe de l'Est à bord d'un jet privé, accompagné d'une armada d'avocats d'affaires, en quête de contrats immobiliers juteux.

    L'Irlande a plongé en 2008 dans la crise après l'éclatement d'une bulle immobilière et l'effondrement du secteur bancaire. Les banques du pays ont frôlé la faillite après avoir prêté sans compter pendant des années, laissant les prix de l'immobilier s'envoler de plus de 330 % sur dix ans. En 2007, les encours de prêts des banques irlandaises au secteur représentaient près de 250 % du produit national brut (PNB) : le ratio de loin le plus élevé de toute la zone euro.7

    Le monde

    « La Légende du Maire Lynch ou l'origine du mot LynchageRelaxation »
    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    2
    Freaky French Frog Profil de Freaky French Frog
    Mercredi 25 Janvier 2012 à 07:05

    Malheureusement, le citoyen moyen qui trinque, ce n'est pas une exeption irlandaise...

    1
    Esclarmonde Profil de Esclarmonde
    Vendredi 20 Janvier 2012 à 22:09

    Que dire ? sinon que tout cela est bien répugnant... Et c'est l'irlandais moyen qui casque pour tout cela. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :