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La reine d’Angleterre a serré la main mercredi 27 Juin 2012 de l’ex-dirigeant de l’IRA Martin McGuiness.
C'est une poignée de main symbolique, signe de l'apaisement des relations irlando-britanniques. Elizabeth II a rencontré mercredi après-midi l’ex-dirigeant de l’IRA, Martin McGuinness, aujourd'hui vice-Premier ministre de l’Ulster, dans le cadre des célébrations de son jubilé. Cette poignée de main, symbolisant la réconciliation dans la province britannique d'Irlande du Nord, a eu lieu à huis clos dans un théâtre de Belfast, au deuxième jour de la visite de la reine.
Une deuxième poignée de mains pourrait avoir lieu devant photographes et cameramen au moment où la reine et Martin McGuinness se diront au-revoir.
30 ans de combat contre la domination britannique
Catholique de 62 ans, Martin McGuinness a été l'un des dirigeants de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) qui a combattu la domination britannique en Ulster pendant les 30 années de conflit au cours desquelles plus de 3.500 personnes ont été tuées.
Mais il est aussi l'un des principaux artisans du processus qui a conduit le mouvement clandestin à déposer les armes, et un négociateur majeur de l'accord de paix du Vendredi Saint, en 1998.
"Tendre la main de la paix"
"Il s'agit de tendre la main de la paix et de la réconciliation à la reine Elizabeth qui représente des centaines de milliers d'unionistes dans le nord", avait commenté avant la rencontre McGuinness. "Il s'agit aussi, en tant que représentant de mon parti, de montrer aux unionistes du nord que nous sommes prêts à respecter ce en quoi ils croient, même si nous sommes toujours des républicains irlandais", avait-t-il ajouté.
La visite de la reine en mai 2011 a marqué les esprits
Le Sinn Féin, qui milite toujours officiellement en faveur de la réunification de la République d'Irlande et de l'Irlande du Nord, a boycotté dans le passé toutes les visites de la monarchie en Ulster. Mais sa position a évolué depuis la visite historique de la souveraine en République d'Irlande en mai 2011, dont il avait salué "la sincère compassion" pour les victimes de la question irlandaise.
Arrivée mardi en Ulster pour un séjour de 48 heures, Elizabeth II s’est rendue dans la dans la région d'Enniskillen pour un office religieux. La ville avait été le théâtre d'un attentat sanglant en 1987, qui avait fait douze morts et est resté comme l’un des épisodes les plus sanglants des "troubles" nord-irlandais.
Frédéric Frangeul avec agences
Actualité Internationale France 24
Je voullais également mettre une vidéo que j'avais trouvé sur le site de la chaine télévisée irlandaise RTÈ, mais il semblerait qu'ils aient déjà éffacer la vidéo, donc pour la peine, pour les anglophones à qui cela interresserait, voici plusieurs liens que j'ai trouvé sur le site RTÈ:
- Martin McGuinness will meet Britain's Queen Elizabeth
- Queen Elizabeth II to Meet Martin McGuiness, Ex-IRA Chief, On Northern Ireland Trip
- Britain's Queen Elizabeth to meet Sinn Fein's Martin McGuinness
La semaine dernière, les machines à propagande républicaine et britannique ont imposé une vision unique de la poignée de main entre Martin McGuinness, ancien haut commandant de l’IRA, et la reine Élizabeth II. « Poignée de main historique », ont clamé les uns, « grand geste de réconciliation », ont entonné les autres.
Le guerrier qui est devenu « apôtre de la paix » serrant la main de la représentante de ce qui fut autrefois l’ennemi juré. Une nouvelle ère vient de commencer, si on se fie à tous ces « faiseurs d’opinions ». Cependant, cette poignée de main ne symbolise qu’une chose : l’échec du mouvement républicain.
Martin McGuinness n’assistait pas à cette rencontre en tant que chef d’État d’une Irlande unie, mais bien en tant que sujet de Sa Majesté, vice-président du parlement de Stormont et représentant d’un pouvoir qu’il a essayé de détruire durant l’essentiel de sa vie adulte. D’ailleurs, McGuinness n’a pas posé ce geste pour sceller la réconciliation entre catholiques et protestants, mais bien pour courtiser les électeurs de la République d’Irlande qui avaient très mal accueilli la manifestation organisée par le Sinn Féin, l’aile politique de l’IRA, pour protester contre la visite de la reine à Dublin l’an dernier.
Regard critique impossible
Faire ce constat va évidemment à l’encontre de la nouvelle orthodoxie. Actuellement, il est impossible de poser un regard critique sur le processus de paix en Irlande du Nord sans se faire associer aux partisans de la lutte armée. On est partisan des accords de paix ou on est pour la violence. Comme au temps de George W. Bush, il faut choisir son camp.
Pourtant, il existe en Irlande du Nord de nombreux républicains qui ont depuis longtemps renoncé à la lutte armée et qui résistent au révisionnisme qui s’est imposé concernant l’origine du conflit nord-irlandais et les accords de paix. Comme le souligne Anthony McIntyre, ancien membre de l’IRA et l’un des principaux porte-parole des opposants aux accords de paix : « Ce que nous n’aimons pas dans le processus de paix, ce n’est pas la paix, mais le processus. »
Les dessous d’un geste
Voyons pourquoi cette poignée de main ne fait pas l’unanimité en Irlande du Nord, et pas seulement chez les quelques partisans de la lutte armée. Elle n’est, en réalité, que l’aboutissement logique et inévitable des Accords du Vendredi saint de 1998. En 1969, le gouvernement britannique s’est vu contraint d’envoyer l’armée en Irlande du Nord afin de mettre fin aux affrontements entre catholiques et protestants provoqués par le refus du gouvernement nord-irlandais de réformer l’État.
En refusant d’abolir le parlement de Stormont, les Britanniques avaient choisi le statu quo en faveur des protestants. Après le Bloody Sunday, cependant, le statu quo n’était plus défendable. Les Britanniques se résignèrent donc à supprimer le parlement de Stormont et à gouverner directement l’Irlande du Nord. Rapidement, ils proposèrent leur solution politique au conflit.
Lors des négociations tenues à Sunningdale en 1973 avec les partis politiques modérés catholiques et protestants, ils instaurèrent le partage des pouvoirs entre catholiques et protestants. Dès le début des négociations, les Britanniques indiquèrent qu’aucune solution n’était possible sans que soient reconnus leur autorité sur la région, la légitimité de la frontière et le veto protestant au sujet de la réunification de l’île.
Cette position nie la légitimité des revendications républicaines. Une position, d’ailleurs, que les Britanniques allaient une fois de plus défendre lors des négociations de paix au cours des années 1990.
Exclure les radicaux des discussions s’avéra une erreur coûteuse, le nouveau parlement ne dura pas plus de six mois. L’IRA refusa de le reconnaître et accusa le SDLP (Social Democrat and Labour Party), parti nationaliste modéré, de trahison envers sa communauté pour avoir accepté de participer à une institution britannique. De leur côté, les travailleurs unionistes, encouragés par les politiciens protestants intransigeants, déclenchèrent une grève qui paralysa l’État et entraîna la chute du nouveau parlement. En raison de l’échec de leur solution politique, l’option militaire redevenait le seul moyen pour les Britanniques de résoudre le conflit à court ou moyen terme.
Une défaite pour une victoire
Infiltrée à tous les échelons, l’IRA n’était plus que l’ombre d’elle-même, à la fin des années 1980. Les dirigeants cherchaient un moyen de mettre fin au conflit, mais savaient que sans l’aide des Britanniques, ils ne réussiraient pas à faire accepter à la base la fin de la lutte armée. L’occasion se représentait pour relancer l’idée d’une résolution politique au conflit.
Il ne faut pas oublier que depuis la grève de la faim de 1981, les républicains s’étaient lancés dans l’arène politique en présentant des candidats du Sinn Féin aux différentes élections. Le fruit était mûr, les Britanniques le savaient. Cette fois-ci, ils n’allaient pas refaire la même erreur qu’en 1974. Les dirigeants de l’IRA allaient être présents aux négociations de paix.
Cependant, très rapidement, ces derniers comprirent qu’ils ne pourraient s’asseoir à la table des négociations sans faire des concessions importantes. Ils devaient ni plus ni moins accepter la solution des Britanniques de 1974 et, par le fait même, abandonner l’essentiel des principes pour lesquels ils s’étaient battus.
Depuis ce temps, les dirigeants républicains redoublent d’ardeur pour faire passer leur défaite pour une victoire. D’ailleurs, le SDLP se fera un plaisir de faire remarquer les similitudes importantes entre les accords de Sunningdale et du Vendredi saint en qualifiant ces derniers de « Sunningdale pour ceux qui ont des problèmes d’apprentissage » (Sunningdale for slow learners). Aujourd’hui, après 30 ans de conflit qui ont coûté la vie à plus de 3600 personnes, l’Irlande du Nord est toujours britannique et le demeurera longtemps. Faire ce constat n’est pas populaire aujourd’hui et affirmer le contraire sert peut-être des intérêts politiques, mais cela dessert la vérité historique.
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Le 24 Avril 2012, des Airores Boréales ont été aperçues en Irlande du Nord, par exemple ici sur cette photo à la chaussée des géants.
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Une bombe contenant 250 kg d'explosifs, découverte dans une camionnette abandonnée dans le sud-est de l'Irlande du Nord, a été désamorcée, a annoncé aujourd'hui la police qui a également retrouvé un engin de plus petite taille à Belfast.
"L'engin contenait deux barils bleus contenant chacun 125 kg d'explosifs artisanaux et un détonateur, un équipement montrant qu'il était prêt à fonctionner", a déclaré un haut responsable de la police, Alasdair Robinson, dans un communiqué.
La bombe a été retrouvée dans un véhicule utilitaire blanc abandonné en bordure de route près de Newry, non loin de la frontière avec la République d'Irlande. Le véhicule suspect avait été signalé jeudi et les opérations pour neutraliser la bombe se sont terminées vendredi tard dans la nuit.
"C'était un engin considérable", a souligné le policier. "S'il avait explosé, il aurait été dévastateur. Toute personne à moins de 50 m aurait été tuée, toute personne à moins de 100 m aurait été grièvement blessée", a-t-il ajouté.
Danny Kennedy, membre de l'Assemblée d'Irlande du Nord pour la région de Newry, a affirmé que cette bombe était destinée à tuer des policiers. Il a mis en cause des "terroristes dangereux, déterminés à provoquer des dégâts, à faire des blessés et des morts parmi les membres des forces de l'ordre, sans se soucier des conséquences pour la population locale".
La police a également retrouvé un engin de plus petite taille sous une voiture garée dans le nord de Belfast, ce qui a entraîné l'évacuation de 80 personnes pendant quelques heures. Dans ce même quartier, des armes et des munitions ont été découvertes par les policiers enquêtant sur les militants républicains dissidents.
Malgré les accords de paix de 1998 qui ont mis fin à une trentaine d'années de "troubles" interconfessionnels en Irlande du Nord, un petit nombre de dissidents de l'IRA (catholiques séparatistes) continue à contester par les armes l'appartenance de l'Irlande du Nord au Royaume-Uni. L'IRA a de son côté renoncé à la lutte armée.Le figaro
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Un musée consacré au Titanic a ouvert ses portes à Belfast samedi, à quelques jours du centième anniversaire du naufrage de ce paquebot construit dans la province britannique d'Irlande du Nord. Les chantiers navals de Belfast avaient travaillé trois ans à la construction du paquebot, le plus grand du monde à l'époque, et dix mois à son aménagement intérieur. Plusieurs personnalités politiques nord-irlandaises ainsi qu'un témoin de la mise à l'eau du paquebot en 1911 étaient présents samedi à l'ouverture de ce centre. "Mon père et ma mère m'avaient amené au chantier naval de Workman and Clark pour voir sa mise à l'eau", a raconté Cyril Quigley, aujourd'hui âgé de 105 ans. "J'ai vu cette énorme chose glisser dans l'eau. J'avais seulement quatre ans et demi", a ajouté ce comptable à la retraite. Naufrage dans la nuit du 14 au 15 avril Le Titanic a coulé au large de Terre-Neuve lors de son voyage inaugural de Southampton (Grande-Bretagne) à New York, après avoir heurté unh iceberg dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Le naufrage a fait plus de 1500 morts sur les 2200 passagers. Le nouveau centre consacré au paquebot n'abrite aucun objet d'époque. Tout est neuf, recréé à l'identique, du mobilier à la vaisselle, et les effets spéciaux et expériences en 3D projettent le visiteur dans la légende. Le bâtiment sur six étages, formé de quatre proues semblables à celle du paquebot naufragé, espère accueillir plus de 400'000 visiteurs la première année, et Belfast, qui porte encore les traces de trente années de violences entre catholiques et protestants, espère ainsi booster son industrie touristique. Environ 100'000 personnes ont déjà acheté leur billet d'entrée pour le musée.
Tribune de Genève
Visite guidée virtuelle du musée
Reportage France 3
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